Thérapie cognitivo-comportementale
La thérapie cognitivo-comportementale est une forme de thérapie qu’utilisent les cliniciens pour apporter un changement aux comportements et aux pensées inadaptés de leurs clients. Ayant émergés au cours des années 1950 par les psychologues Ellis et Beck, la TCC permet d’adopter de meilleurs comportements et pensées en plus de soulager certaines problématiques pouvant devenir lourdes sur le long terme.
Basée principalement sur de l’apprentissage, la thérapie cognitivo-comportementale a pour avantage de permettre aux cliniciens de mieux cerner les schémas et les pensées qui sont à l’origine de certains troubles, et ce, tout en connaissant leur envergure sur la vie de la personne concernée. En plus d’être la forme de psychothérapie la plus privilégiée dans le domaine de la psychologie, la TCC est un outil thérapeutique majeur pour des problématiques telles que les troubles anxieux, la dépression, les crises de paniques, les phobies, le stress, la boulimie, les TOC, le syndrome de stress post-traumatique, et la psychose. En plus d’être une forme d’évaluation en vogue, la TCC englobe un bon nombre d’objectifs tels que la détection des signes d’anxiété, les déclencheurs et les facteurs de maintien du stress et les freins aux changements. À l’encontre de d’autres formes de thérapie, la TCC combine à la fois la composante compo
rtementale et cognitive pour assurer un rétablissement optimal. En effet, la TCC est basée sur une approche dite directive, structurée, collaborative et centrée sur le présent.
Tout d’abord, la composante cognitive a pour objectif de changer certains schémas cognitifs pouvant mener à de l’anxiété s’ils deviennent trop importants et négatifs. Comme le soutien le témoignage, le simple fait de développer des inquiétudes disproportionnées, notamment quant au fait d’avoir fermé la porte du four, sont suffisantes pour mener au développement d’un cercle vicieux de pensées. Dans la TCC, le clinicien tente d’apprendre à son client comment gérer son anxiété, et ce, en changeant d’abord sa façon de penser et d’interpréter certaines situations sachant que ses pensées sont à l’origine de scénarios catastrophiques.
Pour sa part, la composante comportementale vise plutôt à apporter des changements aux comportements de la personne. Par exemple, une personne pourrait apprendre à mieux gérer ses troubles obsessionnels compulsifs ou bien ses réactions vis-à-vis une situation stressante. Grâce aux exercices et aux méthodes suggérées par le psychologue, notamment par la technique de l’exposition, le client parviendra graduellement à reprendre le contrôle de ses comportements. Lorsqu’il s’agit d’anxiété, les cliniciens pratiquant la TCC ont tendance à avoir une préférence pour l’exposition, qui consiste à exposer le client aux éléments redoutés. Par exemple, une personne qui perd son emploi pour avoir un schéma de TCC qui ressemble à celui de l'image ci-dessous:
En plus d’avoir des taux d’efficacité très élevé, la thérapie cognitivo-comportementale fait l’usage d’une panoplie de techniques diversifiées pour assurer d’un rétablissement.
Toutefois, aucune forme de psychothérapie n’est garantie si le lien de confiance entre le psychologue et le client n’existe pas. En effet, l’alliance thérapeutique, définie par la relation entre le client et le psychologue, est basée sur la confiance et une attitude positive tout au long de la thérapie. Bref, la thérapie cognitivo-comportementale est une méthode axée sur l’apprentissage de nouveaux comportements et nouvelles façons de penser qui a un taux de réussite assez élevée.
Les avancées scientifiques
Pour tenter de guérir des troubles comme l’anxiété, les patients ont accès à deux types principaux de traitements : les traitements psychologiques et les traitements pharmacologiques. La thérapie cognitive comportementale (TCC) est une avenue prometteuse pour une rémission en l’absence de médicaments.
Aujourd’hui, la (TCC) est le traitement psychologique le plus courant contre l’anxiété. Des méta-analyses des effets symptômatiques du TCC comparativement à un placebo ou d’autres traitements psychologiques confirment son efficacité. Le taux de rémission des patients anxieux est d’environ 50%. Cela signifie que la moitié des personnes qui débutent une TCC vont ramener leurs symptômes à un niveau normal. [1]
Une autre option est de combiner des approches psychologiques et pharmacologiques. Une étude a démontré qu’un traitement conjoint avec une composante psychologique, surtout la TCC, et une composante pharmacologique, pourrait surpasser les effets d’un traitement pharmacologique seulement. [1] Cela suggère que les deux approches peuvent avoir des effets bénéfiques complémentaires sur la pathologie de l’anxiété.
La TCC est généralement constituée de 10 à 20 sessions hebdomadaires, ayant un effet cumulatif sur l’amélioration des symptômes. [1] Il est important de noter que ce type de traitement exige un effort conscient de la part des patients. Cela implique également qu’il y a un risque de rechute important lorsque les patients cessent de suivre les indications de la TCC.
En effet, près de 40% des enfants et adolescents souffrant d’anxiété subissent une rechute à la suite d’une TCC. [1] C’est pourquoi l’on recommande maintenant d’employer des stratégies de maintenance. Par exemple, il est possible de poursuivre la TCC jusqu’à une durée de 9 mois avec des sessions au téléphone. La fréquence et la durée idéale des stratégies de maintenance restent à déterminer.
Dans tous les cas, tous les traitements actuels contre l’anxiété sont inefficaces pour une partie des patients. Une autre avenue de recherche consiste à prédire la réponse de certains patients à divers traitements, afin de sélectionner celui qui risque d’être le plus efficace. Pour ce faire, des biomarqueurs et des milliers de données seront nécessaires. Toutefois, il n’existe à ce jour aucun biomarqueur de l’anxiété qui puisse prédire la réponse au traitement. [1] On attend toujours…
Bibliographie
Royal College of Psychiatrists' Public Education Editorial Board.(2011) , La Thérapie Cognitivo- Comportementale, Consulté le 3 juin 2018, Repéré à URL : https://www.rcpsych.ac.uk/healthadvice/translations/french/tcc.aspx
Bouchard, Marie-Ève (2014), Alliance thérapeutique, expérience du thérapeute et satisfaction du client envers la thérapie : Etude des relations entre ces variables (Thèse de doctorat), Université de Sherbrooke. Repéré à https://savoirs.usherbrooke.ca/bitstream/handle/11143/5453/Bouchard_Marie_Eve_DPs _2014.pdf?sequence=1&isAllowed=y
Institut universitaire en santé mentale de Montréal (s., d), Thérapie d’Approche cognitivo- comportementale, Consulté le 3 juin 2018, Repéré à URL : www.iusmm.ca/hopital/usagers-/-famille/info-sur-la-sante-mentale/therapie-dapproche- cognitivo-comportementale.html
Grenier, Sébastien (2011) , La Thérapie cognitive et comportementale (TCC) adaptée aux personnes âgées anxieuses, Consulté le 3 juin 2018, Repéré à URL : www.iusmm.ca/documents/pdf/Hopital/Évènements/2E-%20Grenier.pdf
Craske, MG, Stein, MB, Eley, TC, Milad, MR, Holmes, A, Rapee, RM, et al. (2017). Anxiety disorders. Nature Reviews Disease Primers 3, 17024. doi:10.1038/nrdp.2017.24