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Élément déclencheur

Plus de cinquante ans passés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le coeur a beaucoup oublié, principalement des lieux, des dates, des noms de gens, et pourtant je ressens ces jours-là dans tout mon corps.

- Aharon Appelfeld, l'Histoire d'une vie

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Le stress post-traumatique

Lorsque l’on est exposé à une situation dangereuse, tout le monde ressent un niveau élevé de peur et d’anxiété. Parfois, lorsque le niveau d’anxiété est trop élevé, un traumatisme se produit, laissant des séquelles psychologiques à la suite de l’événement. Dans la plupart des cas, le traumatisme disparaît après quelques heures ou quelques jours. Cependant, chez certaines personnes, l’événement laisse des traces permanentes qui peuvent occasionner des cauchemars et des flash-back récurrents. On parle alors de stress post-traumatique. Les manifestations du stress post-traumatique sont généralement épisodiques, et se caractérisent par une respiration rapide, des palpitations cardiaques, des tremblements ou des frissons. Chez ces personnes, le sentiment de danger ne s’atténue pas : le corps et le cerveau demeurent constamment en état d’alerte. Cela peut mener à des pensées négatives incontrôlables, généralement liées à l’événement déclencheur, ainsi que des troubles de concentration et du sommeil.

Diagnostic

Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) comporte 5 critères pour le diagnostic du stress post-traumatique :

  • Critère A : confrontation à une menace de mort, une blessure grave ou des violences sexuelles, en y étant directement exposé ou en étant témoin.

  • Critère B : intrusion répétée d’un ou plusieurs événements traumatisants, incluant des souvenirs répétitifs, involontaires et envahissants et des rêves récurrents liés au traumatisme qui engendrent un sentiment de détresse.

  • Critère C : évitement des stimuli associés aux événements traumatiques : personnes, endroits, conversations, objets). Évitement persistant des pensées et souvenirs associés à l’événement.

  • Critère D : troubles de la cognition et de l’humeur, pouvant inclure une perte de mémoire dissociative liée à des événements traumatiques, un état émotionnel négatif et une incapacité de ressentir des émotions positives, une perte d’intérêt pour des activités importantes, et un sentiment de détachement.

  • Critère E : troubles de l’état d’éveil et de la réactivité, notamment des problèmes de concentration, des troubles du sommeil, une hypervigilance, une irritabilité et des accès de colère.

Causes

Le stress post-traumatique est causé par un traumatisme particulièrement intense. Bien qu’environ la moitié des gens subissent un traumatisme au moins une fois dans leur vie, seulement une fraction d’entre eux auront des séquelles permanentes. Les traumatismes qui peuvent survenir incluent les catastrophes naturelles, les accidents graves, la mort d’un proche et les comportements antisociaux tels qu’une agression, un viol ou une attaque armée. Le stress post-traumatique est aussi associé à des facteurs de comorbidité. Selon une étude récente, près de 26% des victimes du stress post-traumatique sont aussi atteintes d’un autre trouble psychiatrique. Cela inclut la dépression majeure (10%), les troubles d’anxiété (12%), les phobies spécifiques (8%) et la dépendance à l’alcool (3%).

Statistiques

On estime que 9,2% des Canadiens risquent de subir un stress post-traumatique au cours de leurs vie. Ce taux peut monter à 30% pour les personnes plus à risque, incluant les combattants de guerre et les victimes de violence. Les femmes sont plus à risque de souffrir d’un stress post-traumatique, avec 11,3% de prévalence contre 6% chez les hommes.

Traitement

Les traitements possibles contre le stress post-traumatique incluent les médicaments et les séances de psychothérapie. Il n’y a pas vraiment de médicaments spécifiques au stress post-traumatique, mais les antidépresseurs et anxiolytiques peuvent avoir des effets bénéfiques. Alternativement, la thérapie cognitivo-comportementale vise à s’attaquer directement aux pensées négatives associées au trouble. D’autres options de psychothérapie incluent l’hypnose et la technique EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing). Leur but est de conditionner les patients à éliminer les associations négatives liées au souvenir de leur traumatisme. Généralement, une combinaison de ces traitements parvient à éliminer ou du moins apaiser le stress post-traumatique.

Bibliographie

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