Histoire de la psychopharmacologie
Qu’est-ce que la psychopharmacologie?
Il s’agit d’une science se penchant sur l’étude des agents chimiques pouvant moduler le comportement et l’état mental. Cette discipline scientifique explore, entre autres, le mécanisme des médicaments et des drogues pouvant interférer avec le système psychique. Cette branche scientifique est issue de l’union de deux courants de recherche : la psychiatrie expérimentale et la recherche thérapeutique en psychiatrie. La psychiatrie expérimentale se base sur l’étude des troubles psychiques.
Les débuts de la psychopharmacologie
L’apparition de cette branche de la pharmacologie ne remonte qu’à la moitié du XXe siècle. Le Collège international de neuropsychopharmacologie voit le jour en 1957. Il s’agit de la première société scientifique spécialisée dans ce domaine.
Les premières substances utilisées pour les soins de santé mentale
Leur utilisation remonte à l’origine de la médecine. Notons la racine de Rauwolfia, d’où provient la réserpine, utilisée depuis bon nombre d’années en Inde, l’opium, la belladone et la coca.
Figure 1. Rauwolfia
Figure 2. Opium
Figure 3. Belladone
Figure 4. Coca
Le début des substances pharmaceutiques
C’est au XIXe siècle que l’on fait l’extraction des principes actifs des plantes. Notons que dès 1816, la morphine et d’autres alcaloïdes sont découverts. En 1855, la cocaïne est découverte, alors que les origines de l’éphédrine remontent à 1885. L'année 1901 a marqué la découverte de l’adrénaline. Ces deux dernières découvertes ont permis la synthèse des amphétamines dès 1931. En 1903, le Véronal, le premier barbiturique, est découvert.
Des traitements inappropriés
Malheureusement, ces substances n’avaient une action que sur les symptômes et ne prévenaient pas les psychoses majeures. Ceci explique en partie pourquoi les traitements psychiatriques étaient inappropriés : on employait des traitements physiques ou chimiques « de choc », comme les traitements par la fièvre artificielle, l’insulinothérapie génératrice de comas et la convulsivothérapie.
Le traitement des psychoses
Ce n’est qu’en 1952 que les psychoses sont traitées avec des médicaments. La chlorpromazine, récemment découverte, est largement utilisée. La réserpine figure aussi parmi les traitements. Ce sont des neuroleptiques ou des tranquillisants majeurs diminuant les psychoses.
Dès 1957, les ancêtres des antidépresseurs, l’imipramine et l’iproniazide, voient le jour.
La classification des substances psychoactives
Ce sont les psychiatres français Jean Delay et Pierre Deniker qui sont les pères de la classification des substances psychoactives. Leur classification est basée sur les effets cliniques et expérimentaux des substances, basée sur les effets cliniques et expérimentaux de ces mêmes substances. Ces dernières sont regroupées en trois catégories :
Les psycholeptiques ou sédatifs (hypnotiques, tranquillisants, neuroleptiques),
Les psychoanaleptiques ou stimulants du tonus mental (antihypnotiques, antidépresseurs, neurostimulants),
Les psychodysleptiques (perturbateurs de l’activité psychique) (hallucinogènes, stupéfiants, alcool).
Figure 5. Jean Delay
Figure 6. Pierre Deniker
Le lithium
Il a fait son apparition dans les traitements dès 1948, mais a été pointé du doigt rapidement en raison des surdosages. Aujourd’hui, le lithium est utilisé, mais on contrôle sa toxicité et le niveau de sa présence dans le sang par des prélèvements sanguins. Il s’agit d’une substance efficace pour traiter les excitations psychiques. Son utilisation à long terme préviendrait les psychoses.
Les tranquillisants
On retrouve dans cette classe de médicaments la famille des benzodiazépines. Ces médicaments ont connu leur essor en 1960. Ils agissent principalement de trois façons, en tant que tranquillisant, relaxant musculaire et antiépileptique. Les doses et leurs composés modulent leur action.
La psychiatrie expérimentale
Cette discipline a vu le jour avec la parution de l’ouvrage Du haschisch et de l’aliénation mentale rédigé par Jacques Moreau de Tours. En 1894 débutent les travaux de recherche sur les psychoses naturelles. En 1943, l’hypothèse de la cause possible de maladies mentales par des substances chimiques nocives à de très faibles doses est posée par la découverte des effets hallucinogènes du lysergamide (LSD), un dérivé de l’ergot de seigle.