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Qu’est-ce que le hockey et les neurosciences ont en commun ?


Les sports de contact, comme le hockey, augmentent le risque de commotions cérébrales multiples. Lorsqu’il est d’origine sportive, le traumatisme crânio-cérébral est induit par des forces biomécaniques transmises directement à la tête ou indirectement du corps à la tête. On évalue généralement la sévérité d’une commotion cérébrale grâce à l’échelle de coma de Glasgow, qui tient compte de la réponse du blessé aux consignes verbales, sensorielles et motrices. Les symptômes qui peuvent mener à l’évaluation sont, par exemple, les maux de tête, la perte de connaissance ou la confusion. Si une hémorragie intra-cérébrale est suspectée, des examens par imagerie sont effectués, comme une IRM (imagerie par résonance magnétique) ou une tomodensitométrie. Au Canada, plus d’un million de personnes sont touchées par les commotions cérébrales, ce qui en fait un enjeu de santé publique.

Récemment, certaines ligues sportives se sont intéressées aux répercussions des commotions cérébrales sur la cognition. Cependant, le caractère discret des symptômes chez les sportifs qui ont subi un traumatisme crânio-cérébral léger, la banalisation de leur blessure et la crainte et de perdre leur place dans l’équipe peuvent en partie expliquer pourquoi les commotions sont sous-rapportées. . De plus, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ne permet pas d’observer les changements structuraux (lésions cérébrales) à la suite d’une commotion cérébrale. Bien que sous-diagnostiqués, ces traumatismes ne sont pas sans danger.

Des évaluations neuropsychologiques montrent que plusieurs processus cognitifs sollicités par la pratique sportive peuvent être affectés par ce type d’accident. Par exemple, les processus attentionnels et mnésiques sont principalement touchés, mais la planification de l’action et la vitesse de traitement de l’information seraient également perturbées. De ce fait, la performance sportive devient sous-optimale et le joueur blessé est prédisposé à de nouveaux accidents sur le terrain. C’est d’ailleurs le deuxième coup à la tête - même s’il est léger - qui pose le plus de danger : on parle alors de syndrome de second impact. Ce deuxième accident pourrait amener des conséquences cognitives et neurologiques importantes, allant du coma à la mort. De plus, des études chez les joueurs de football de haut niveau ont montré que les commotions cérébrales multiples prédisposent à plusieurs maladies neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Des analyses post-mortem sur le cerveau d’anciens athlètes ont également montré la présence d’une encéphalopathie chronique, une inflammation chronique du tissu cérébral, chez les athlètes ayant subi des commotions cérébrales. Certains accidents peuvent aussi prédisposer à un syndrome post-traumatique en conséquence des événements subis sur le terrain.

C’est pourquoi il est important d’établir des règles de jeu assurant la sécurité des athlètes dans plusieurs sports de contact, comme le football, le hockey et la boxe. Un protocole de suivi neurocognitif strict en phase aigüe (dans les 10 jours suivant l’accident), mais également en phase chronique (au-delà de 6 mois suivant l’accident) devrait davantage être mis en avant. Cela permettrait d’évaluer l’état neuropsychologique de l’athlète et, au besoin, de lui proposer une prise en charge adaptée afin de le maintenir en santé et qu’il puisse garder une performance sportive optimale.

Cette prise en charge serait d’autant plus importante pour les jeunes athlètes : enfants, adolescents et jeunes adultes, dont le développement cérébral n’est pas encore achevé, ce qui les rend plus vulnérables aux conséquences neurocognitives des commotions cérébrales.

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